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Nutrition

Sucralose : tout savoir sur l’édulcorant sucralose

Sucralose : tout savoir sur l’édulcorant sucralose
Vincent Garcia
La rédac3 années Ago
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Les dangers d’une consommation excessive du sucre associés à son grand pouvoir addictif ont engagé la recherche d’alternatives au goût similaire, sans les défauts qui l’accompagnent souvent.

C’est dans ce cadre qu’a été développé le sucralose, un édulcorant désormais omniprésent dans plusieurs types de produits transformés.

Mais quel est son intérêt et est-il vraiment sans danger ?

Réponse dans cet article !

Le sucralose, c’est quoi ?

Synthétisé à partir du saccharose (sucre alimentaire), le sucralose est un édulcorant « intense », dont la découverte remonte à 1976.

En 2004, le sucralose (ou E955), est autorisé comme additif alimentaire par les autorités sanitaires européennes et intègre progressivement la composition d’aliments transformés divers comme les céréales, les boissons, les desserts, etc.

Si le sucralose possède un pouvoir sucrant très élevé (385 à 650 fois plus élevé que le saccharose), il est paradoxalement peu calorique ; caractéristique exploitée par les industriels pour présenter leurs produits comme « sans sucres ajoutés », ou les qualifier de « minceur ».

Cet édulcorant est également disponible en poudre et en comprimés.

Enfin, une dose maximale a été définie en Europe : 15 mg / kg de masse corporelle / jour.

 

Quels sont les avantages du sucralose ?

Grâce à ses propriétés, le sucralose a rapidement ouvert de nouvelles perspectives « santé », son utilisation permettant de conserver ce goût sucré tant apprécié par la grande majorité, sans pour autant augmenter la valeur énergétique des aliments qu’il compose.

En effet, les édulcorants sont considérés comme des molécules « vides », signifiant que l’organisme n’en tire aucun bénéfice, qu’il soit énergétique ou nutritionnel.

Ainsi, le sucralose permettrait de contrecarrer les effets néfastes du sucre en ne recopiant que ses vertus, celles-ci étant exclusivement hédoniques.

De plus, le sucralose est considéré comme non « cariogène », c’est-à-dire que sa consommation n’est pas impliquée dans le développement de caries, contrairement au sucre alimentaire.

Ces quelques avantages le présentent alors comme une solution miracle, lui octroyant une forte utilisation chez les personnes en quête de perte de poids et pour qui la consommation de sucre s’avère trop difficile à supprimer.

Mais les récentes études vont à l’envers des potentiels bénéfices qu’on lui accorde et démontrent que, finalement, les miracles n’existent pas. 

 

Les dangers du sucralose

En 2018, Amornpan Lertrit et son équipe décident d’évaluer les effets d’une consommation de sucralose sur la sécrétion et la sensibilité à l’insuline postprandiales chez le sujet sain1.

Pour ce faire, les 15 participants avaient pour consigne d’ingurgiter, sur une première période, une pilule composée de 200 mg de sucralose par jour, suivie de 75 g de glucose. Sur une deuxième période, les mêmes participants devaient ingurgiter une pilule dite « placebo », suivie de la même opération. Les niveaux d’insuline étaient systématiquement évalués après ingestion des 75 g de glucose, puis comparés sur une période de 4 semaines.

Les résultats révèleront que la consommation de sucralose était conjointe à une diminution de la réponse et de la sensibilité à l’insuline par rapport au placebo, phénomène alors favorable à l’augmentation de la glycémie.

Dans le même sillage, l’étude de Susan S. Schiffman et Kristina I. Rother, menée en 2013, apportait déjà un peu de lumière sur les dangers du sucralose chez l’humain2.

Elle nous informait que l’emploi de cet édulcorant était lié à une modification des niveaux de glucose et d’insuline, en plus d’être associé à la réduction de la biodisponibilité des médicaments, au déséquilibre de la flore intestinale (ou microbiote) et à l’altération de l’ADN (chez la souris).

 

Que faut-il penser du sucralose ?

Loin de nous l’idée de vouloir penser pour vous, la littérature scientifique a tracé quelques lignes directrices à partir desquelles nous pouvons considérer subjectivement (car des études restent à mener) le sucralose.

A première vue, les recherches indiquent qu’une consommation régulière, sans excéder les recommandations, provoque quelques troubles biologiques impliqués dans la modification de la réponse et la sensibilité à l’insuline, ce qui pourrait favoriser l’augmentation de la glycémie.

De ce fait, contrairement à ce que pourrait laisser penser ses caractéristiques, le sucralose n’est peut-être pas la solution la plus adaptée dans le cadre d’une perte de poids ou pour les personnes ayant des difficultés à réguler leur taux de glycémie.

Rappelons tout de même que les études portent généralement sur une utilisation quotidienne et une comparaison à des solutions sans sucres. Il reste légitime de penser qu’au vu de son très faible apport calorique, remplacer le sucre de table par du sucralose peut, dans le cadre d’une utilisation modérée, avoir quelques bénéfices.

Rappelons également que l’offre en matière d’édulcorants ne se limite pas exclusivement au sucralose et que des solutions naturelles, comme la stévia, ont démontré leur utilité.

Nos articles sont purement informatifs et ne remplacent en aucun cas l'avis d'un expert médical. Si vous avez des soucis de santé, consultez un professionel de santé avant de prendre des compléments alimentaires ou de changer radicalement votre régime alimentaire.

  1. Lertrit, A., Srimachai, S., Saetung, S., Chanprasertyothin, S., Chailurkit, L. O., Areevut, C., … & Sriphrapradang, C. (2018). Effects of sucralose on insulin and glucagon-like peptide-1 secretion in healthy subjects: a randomized, double-blind, placebo-controlled trial. Nutrition, 55, 125-130.
  2. Schiffman, S. S., & Rother, K. I. (2013). Sucralose, a synthetic organochlorine sweetener: overview of biological issues. Journal of Toxicology and Environmental Health, Part B, 16(7), 399-451.
Diplômé d’un Master en Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives, Vincent décide ensuite de rejoindre un Master of Science en Nutrition Humaine afin de compléter sa formation et fusionner des compétences issues de deux domaines indissociables : le sport et la nutrition. Ainsi, Vincent est à la pointe des connaissances dans ces deux univers qu’il affectionne également sur le plan personnel. La rigueur scientifique, les outils de recherche et la base bibliographique enseignés par sa formation et son expérience professionnelle assurent la fiabilité de ses conseils en nutrition et de ses travaux éditoriaux. Durant son temps libre, Vincent aime faire du sport, étudier et cuisiner.
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