Experts de la nutrition ou pas, les termes ‘microbiote intestinal’ ou ‘probiotique’ ne vous sont sûrement pas inconnus.
En effet, les récentes découvertes au sujet du microbiote, de sa composition et de ses fonctions physiologiques ont ouvert de nombreuses pistes thérapeutiques dans le cadre du traitement de pathologies, dont l’obésité et le surpoids font partie. Et à l’origine de cet enthousiasme, réside d’innombrables minuscules organismes devenus la vedette de plusieurs marques de l’industrie agro-alimentaire grâce à leur fonction dans le maintien de la santé intestinale et de la perte de poids : les probiotiques.
Avant de se pencher sur leur véritable rôle dans le processus de perte de poids, voyons ensemble ce qu’est réellement un probiotique et son rapport à l’être humain.
Qu’est-ce qu’un probiotique ?
Vous en avez peut-être entendu parler, et les adeptes de choucroute crue ou de yaourt fermenté en auront sûrement déjà ingéré.
L’OMS définit les probiotiques comme « des micro-organismes vivants qui, lorsqu'ils sont ingérés en quantité suffisante, exercent des effets positifs sur la santé, au-delà des effets nutritionnels traditionnels ». Il existe environ 600 familles de bactéries (probiotiques naturels) qui constituent le microbiote intestinal ou traditionnellement nommé « flore intestinale ».
Cette dernière est impliquée dans de nombreux processus physiologiques comme la digestion ou la défense immunitaire, d’où l’importance de la chouchouter.
Enfin, qui dit micro-organisme vivant, dit besoin de s’alimenter ; c’est là que les prébiotiques entrent en jeu. Les prébiotiques sont les fibres contenues dans les végétaux et permettent aux probiotiques déjà installés de se maintenir et se développer. Ces fibres sont digérées par fermentation, au niveau inférieur du tube digestif, par les bactéries présentes dans le gros intestin : les probiotiques. Encore une excellente excuse pour manger des légumes !
L’intérêt des probiotiques dans le cadre d’une perte de poids
En 2004, Jeffrey Gordon et son équipe établissent une première relation entre microbiote et prise de poids grâce à leur expérience sur des souris axéniques (sans microbiote), aujourd’hui fameuse.
Depuis, de nombreux travaux ont été menés sur l’être humain afin de déterminer le rôle précis du microbiote dans la prise ou perte de poids et dresser un tableau précis des bactéries à l’origine de ces phénomènes.
Ainsi, en 2013, après analyse du génome bactérien intestinal de 292 adultes danois incluant 169 personnes obèses et 123 non-obèses, Emmanuelle Le Chatelier et son équipe fondent une différence marquée entre deux groupes d’individus, qui porte sur la richesse des bactéries inclues dans le microbiote ainsi que la quantité de certaines espèces. Finalement, si l’on retrouve des personnes obèses et non-obèses dans les deux groupes, le groupe déficitaire en bactéries inclut 80 % d’obèses en plus ainsi qu’une prise de poids facilitée dans le temps. (1)
Ces résultats permettent d’avancer qu’il existe des profils bactériologiques associés à une perte ou une prise de poids et que certaines espèces pourraient bien vous aider à remplir vos objectifs.
Lactobacillus Gasseri : un microbe miracle ?
Si les compléments alimentaires n’ont aucun secret pour vous, le nom ‘Lactobacillus Gasseri’ ne sera pas de résonance nouvelle.
En effet, cette souche a suscité l’intérêt des personnes désireuses d’en finir avec l’embonpoint, grâce aux conclusions d’études plutôt ambitieuses à son sujet.
Pour exemple, l’étude menée par R. Ferrarese et al. en 2018 démontre qu’une supplémentation en symbiotiques (association de probiotiques et prébiotiques) à partir de souches d’espèces précises, comme les Lactobacillus Gasseri, entraîne une perte de poids grâce à leur action sur la régulation des sucres et leurs effets sur la graisse abdominale, en plus d’exercer une activité anti-inflammatoire. (2)
En 2010, Y. Kadooka et son équipe cherchent à évaluer les effets de cette souche sur l’adiposité viscérale et sous-cutanée, le poids corporel, l’IMC et le tour de taille de sujets susceptibles de devenir obèses. Après avoir demandé au groupe expérimental de consommer, quotidiennement, 200 g de lait fermenté (constitué de Lactobacillus Gasseri) sur une période de 12 semaines, les chercheurs ont constaté une réduction moyenne de 5,8 % et 3,3 % pour l’adiposité viscérale et sous-cutanée, ainsi qu’une diminution moyenne de 1,4 %, 1,5 % et 1,8 % pour le poids, l’IMC et le tour de taille de ces sujets. (3)
Des résultats plutôt optimistes, donc.
Ce qu’il faut retenir
Si la complexité qui caractérise notre monde intérieur demande encore de nombreuses recherches afin d’en percer les mystères, nous savons aujourd’hui qu’un microbiote en bonne santé se caractérise par sa diversité microbienne (1) et que certaines souches de bactéries, telles que les Lactobacillus Gasseri, sont très utiles dans le cadre d’une perte de poids.
Il faut toutefois garder en tête que seule, une supplémentation ne suffit pas. La flore intestinale a besoin d’une alimentation variée, équilibrée et adaptée pour nourrir ses milliers de milliards de micro-habitants qui, en retour, vous rendront la pareille !
Nos articles sont purement informatifs et ne remplacent en aucun cas l'avis d'un expert médical. Si vous avez des soucis de santé, consultez un professionel de santé avant de prendre des compléments alimentaires ou de changer radicalement votre régime alimentaire.
Richness of human gut microbiome correlates with metabolic markers – E. Le Chatelier et al., 2013. (1)
Probiotics, Prebiotics and Synbiotics for Weight Loss and Metabolic Syndrome in the
Microbiome Era – R. Ferrarese et al., 2018. (2)
Regulation of Abdominal Adiposity by Probiotics (Lactobacillus Gasseri SBT2055) in Adults
With Obese Tendencies in a Randomized Controlled Trial – Y. Kadooka et al., 2010. (3)