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L’expérience de Paulianef dans le bodybuilding

L’expérience de Paulianef dans le bodybuilding
Carolina Villalta
La rédac2 années Ago
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Il est facile de regarder cette photo et d'être stupéfait.

On voit un physique magnifique que beaucoup considéreraient comme parfait, aux muscles bien arrondis, aux épaules toniques, aux jambes fortes, au ventre plat...

On pourrait bien se dire; comment j'aimerais être cette fille ! Elle doit être en pleine forme, en bonne santé et heureuse. Certains pourraient même dire qu'elle est peut-être tout simplement génétiquement douée.

Mais est-ce que c'est vraiment le cas ?

Nous avons échangé avec Pauliane Racine, coach et athlète bikini, et nous avons parlé de tout ce qu'il faut pour arriver à ce niveau-là. Elle nous a raconté le bon et le mauvais côté, son expérience dès le début jusqua la fin, ainsi que les meilleurs conseils qu'elle pourrait donner à quelqu'un qui se prépare à monter sur scène.

Dans cet article :
  1. Le début 
  2. Parcours de Competitions
  3. Les complications
  4. Les conséquences
  5. Les meilleurs conseils 
  6. À retenir

Si vous hésitez ou vous préparez pour une compétition de bodybuilding en bikini, ou si vous êtes simplement intéressé par ce monde, vous ne pouvez pas manquer cet article.

L'histoire de Pauliane

Quand elle était jeune, elle nous raconte que ces pensées l’hantaient souvent : Quel métier faire plus tard ?

Et si je n’aime pas ce que je fais ? Je vais devoir tout recommencer ?

Comment je vais gagner ma vie ?

8 ans de moto, cycle d’orientation, stage de mécanicienne moto, coiffeuse, esthéticienne, en passant par un début d’apprentissage en tant que géomancienne, puis 3 ans de peintre en bâtiment. À 24 ans, elle avait tout essayé, mais elle n’était forcément pas satisfaite. Cela s'ajoute au fait qu'elle se trouvait dans une relation amoureuse dans laquelle elle ne se sentait pas à l’aise. Selon Pauliane, son copain à l’époque était trop jaloux et ne la croyait pas quelqu’un de capable.

Après sa rupture en 2017, elle s’est poussée à sortir de sa zone de confort et faire quelque chose de quoi elle serait fière. Elle voulait lui prouver, à lui et à tout le monde, qu’elle était en effet, capable. lle a commencé la musculation, et après un an, elle a voulu tenter la competition bodybuilding.

Parcours de compètitions

En octobre 2019 Pauliane fait sa première compétition; elle place 1r en Junior et en Senior pour le Championnat Suisse d’IFBB. Peu de temps après, en novembre 2019, elle participe dans la catégorie de moins de 160 cm junior et elle gagne aussi 1e place régionale. Jusqu’à là, tout se passait bien. Elle a fait un re-feed et n’avais pas trop gagné du poids jusque là.

Un “refeed” est une méthode populaire dans la musculation dans laquelle petit à petit on augmente les calories qui sont souvent beaucoup trop basses, pour arriver à une quantité plus “normal” et permettre réguler le métabolisme et récupérer les fonctions corporelles normales. C’est souvent utilisé en stratégie nutritionnelle dans les pertes de poids pour éviter un effet yo-yo et regagner le poids perdu.

Vers le mois de mai 2020, elle vise sa prochaine compétition de NPC, et prend un niveau coach qui elle pensait pouvait mieux la préparer. Malheureusement, c’est à ce moment-là que les choses commencent à mal tourner. Ce deuxième coach voulait la faire gagner 10 kg dans quelques mois, ce que pour une bodybuildeuse qui faisait 50 kg à la base était énorme.

Pauliane lui a fait confiance, malgré le fait qu’elle voyait qu’elle gagne du gras, elle a suivi ses conseils et son plan d’alimentation assidûment. Elle arrive aux 60 kg, en se sentant pas bien dans son corps. Dans les mots de Pauliane :

Mon corps à pris cher, mes hormones ne comprenaient plus rien et mon corps n’agissait pas. Au bout d’un moment j’avais tellement marre de prendre du poids que j’ai commencé à ne plus suivre le plan. J’essayais de faire comme je faisais avant pour sécher, mais je croyais que mon corps il ne réagissait pas.

J’ai commencé á stresser, et donc j’ai commencé à faire des crises d’alimentation, et je me dégoûtais après. J’avais développé une exigence envers moi énorme, et je trouvais que je n’étais jamais bien, jamais assez, jamais comme ci, jamais comme ça. Dans ce sport on cherche la perfection, que n’existait pas et qui surtout n’est pas soutenable.

Les complications

À ce sentiment frustrant, on ajoute la crise de COVID19. Avec le coach, ils visaient une compétition et peu après elle était annulée, donc les programmes et plans basculaient. Ils sont restés comme ça plusieurs mois, voir un an et demi. En 2021 ils trouvent la compétition et se préparent pour la sèche. En revanche, elle se rend compte qu’elle n’arrive plus à sécher comme elle le voulait. Son corps était fatigué et il essayait de la faire voir ça

À la fin elle devait être vers les 800 kcal par jour… une quantité de calories qui n’est même pas assez pour soutenir le métabolisme de base d’un corps humain, spécialement pas assez pour quelque qui s’entraine tous les jours, avec une masse musculaire importante. C’était clair que ça allait causer des problèmes de santé au long terme. Malgré tout, elle ne lâche pas. En aout 2021 elle a sa prochaine compétition : le championnat d’Europe en Espagne.

Malheureusement, ça ne se passe pas du tout comme elle le voulait. Son bikini se casse avant de sortir sur scène, elle doit recoller avec du scotch, ce qui rajoute au fait qu’elle ne se sentait pas du tout sereine ce jour-ci.

Après ne pas avoir placé dans les premières places, son coach la laisse dans l’oubli. Pas de suivi, pas de re-feed, pas de soutien mental ni de l’aide psychologique. Il “n’avait plus le temps”. Alors, elle se met comme objectif de refaire tout de suite une autre compétition en octobre pour s’y remettre, NPC en Suisse, sous la préparation d’un coach ami à elle. Par contre, elle n’arrive pas à tenir, et elle tombe dans des crises d’alimentation.

“Je n’étais plus moins même. On s’est rendu compte que ça ne sert à rien de continuer à tirer sur la corde. Mon corps avait besoin de repos.”

S’est dans ce moment qu’elle commence à se remettre en question. Elle avait un bon physique, bien ce que beaucoup de gens souhaiteraient, mais ce n’était pas assez pour gagner. Mais elle se demandait jusqu’a quelle point faut il être sec, être mieux, plus musclé, plus tout. Elle a arrêté, et finalement, elle nous raconte que elle pense que si elle avait continué elle aurait eu des gros problèmes de santé, encore pire de ce qu'elle a eu avec sa thyroïde.

 

Les conséquences

Après avoir décidé d’arrêter les compétitions et donner un souffle au corps, les problèmes malheureusement ne se sont pas arrêté pas immédiatement. Les compétitions et les changements d’alimentation avaient bien laissé des problèmes métaboliques à Pauliane. Sa thyroïde ne marchait plus très bien, effet de plusieurs méthodes douteuses pendant sa préparation.

Le retour à la “normalité” est pour tout bodybuilder une grosse épreuve mentale et psychologique, mais pour Pauliane ça l’a été encore plus. Elle nous dit que... "Avant de commencer je n’avais pas forcément confiance en moi, plus un sentiment de culpabilité quand je mangeais trop, peut-être un peu comme beaucoup de gens. Mais c’est après la compétition que ça s’est vraiment aggravé.”

Heureusement, elle a pu rétablir petit à petit sa relation avec la nourriture et retrouver l'amour pour la musculation d’une façon plus “saine”. Elle reprend des habitudes plus “normale” qu’elle avait avant de tomber dans l’enchainement de compétitions. Aujourd’hui, Pauliane ne fait plus de competitions mais fais des coachings en salle privé en Suisse: Coaching by Pauliane F.

Quels sont les conseils les plus importants pour quelqu’un qui commence une préparation de bodybuilding ?

 

1. Faites des recherches pour trouver le meilleur coach pour VOUS.

Votre coach sera votre seul guide; vous devez pouvoir lui faire confiance avec votre corps. Réfléchissez à ce que sont vos principales priorités et si ce coach peut vous les donner.

  • Est-ce que pour vous c’est plus important un prix abordable, ou une disponibilité 24/24 ?
  • Est-ce qu’il ou elle vous fourniront de la motivation ?
  • C'est important pour vous qu’il soit avec vous physiquement ou ça peut être en ligne ?
  • Dans quelles catégories se spécialisent-ils ?
  • Qu'est-ce qui est réaliste pour votre type de corps ?

Si vous êtes sérieux/se au sujet de votre compétition, ne le ou la choisissez pas simplement parce qu'ils sont vos amis. Votre entraîneur et/ou votre nutritionniste signifiera pas seulement les résultats dans votre compétition mais le retour au normal, votre relation avec l’alimentation et votre sport, et votre bien-être bien une fois la compétition prendra fin.

 

2. Sachiez que nombreuses personnes sont sous stéroïdes.

Pensez avant de commencer votre préparation jusqu’au où vous êtes prêts à aller et si vous allez mettre votre santé en danger ou pas. Vous n'êtes surtout pas dans l’obligation de prendre des produits en plus pour faire des compétitions ni pour améliorer vos performances, mais sachez que la plupart des athlètes qui seront présents le jour de votre compétition ne sont probablement pas 100% “naturels”. Ne vous découragez pas, votre parcours vous appartient. Ce qui nous emmène au prochain point :

 

3. Soyez clair/e de la raison pourquoi vous le faites.

Est-ce que vous voulez prouver à quelqu’un d’autre que vous êtes capable, vous voulez le prestige et fame qui vient avec, ou vous voulez le faire pour vous ? Soyez clair là-dessus, et si vous décidez de le faire, que vous subissez la pression pour les bonnes raisons.

 

4. Sachiez que la préparation vous coûtera sur le plan mental.

La dysmorphie corporelle est à portée de main si vous ne faites pas attention. Il est fortement recommandé d’être accompagné par un psychologue ou avoir une aide mentale de quelque sort pour garder une relation saine avec la nourriture.

Si vous avez déjà des troubles de l’alimentation, elles pourraient s'aggraver pendant ou après la compétition. Il faudra mettre la vie sociale à côté, exiger beaucoup de soi-même, et ne pas écouter toutes les signaux de fatigue et épuisement de votre corps.

Ayez conscience des risques que ça peut avoir au niveau de votre santé, pas seulement physiques mais mentales. Faites vous suivre par quelqu’un qui connaît les risques, qui a déjà eu des expériences, et comprend le côté mentale du bodybuilding.

Attention, les troubles du comportement alimentaire (TCA) et la dysmorphie corporelle n'augmentent pas NÉCESSAIREMENT. Selon les études, le bodybuilding ne semble pas indiquer une prévalence plus élevée de TCA par rapport à d'autres sports dépendant du poids comme le combat ou gymnastique, mais c'est certainement quelque chose de fréquent.

 

5.Ne faites pas des comparaisons

C’est dur quand l’objectif est quand même d’être choisi/e la ou le meilleur face à d’autres, mais dans votre tête, il ne faut pas être en train de se comparer. Tout le monde n’a pas eu le même parcours, la même expérience, le même accompagnement. Chaque préparation est different, et même pour une même personne, chaque compétition est different.

Pensez à vous entourer par des personnes qui vous soutiennent, pas qui vous critiquent ou qui ne vous comprennent pas. Avoir un bon entourage est clé dans votre réussite. Faites bien vos recherches, choisissez-le ou la bon/ne guide, et suivez votre propre chemin. Chaque corps et chaque étape different et chaque contexte.

Selon les mots de Pauliane :

"Chaque épreuve que tu vivras te rendra plus fort(e). Même si l’on te brise, continue d’être toi-même, continue de donner sans rien attendre en retour.

Et même si l’on t’as fait souffrir, continue d’aimer, continue de vivre, de t’épanouir à travers ce que tu aimes, au travers de tes amis, de ta passion.

Ne t’arrête pas de vivre pour faire plaisir aux autres, ne t’empêche pas de réaliser tes projets, d’exceller dans ce que tu fais.

Rien n’arrive par hasard, et même si parfois tu as l’impression d’être au fond du trou, dis-toi que quand t’as touché le fond, tu n’as pas le choix de remonter.”

À retenir :

Le bodybuilding est un sport difficile, non seulement physiquement mais (peut-être encore plus) mentalement. Ce sont des mois et même des années de préparation pour un résultat 100% esthétique. Tout à juger sur un jour; un jour dans lequel votre corps n'est certainement pas le plus fort ni le plus sain. C'est un défi que des milliers de personnes décident de relever chaque année et qui, comme nous le dit Pauliane, peut forger notre caractère et notre force mentale de bien des façons.

On peut soit vivre une expérience formidable, amusante et gratifiante, soit vivre une expérience stressante et malsaine qui aura des conséquences négatives à long terme. Chaque expérience est différente et une histoire ne signifie pas nécessairement que vous vivrez la même chose. Tout dépend de la façon dont vous vous préparez, de votre état d'esprit, des raisons pour lesquelles vous le faites et du coach que vous choisissez pour vous préparer au voyage.

Alors, choisissez judicieusement !
Carolina Villalta est diététicienne-nutritionniste, diplômée d'un Master Nutrition du Sport. Elle enseigne la Nutrition Humaine et Sportive à Lyon et aime apprendre, lire et se renseigner sur les nouveaux articles, stratégies et recettes pour pouvoir aider ses élèves de Bachelor et ses patients lors de ses consultations nutritionnelles. Elle pratique la musculation depuis 10 ans et est passionnée par le sport, le fitness et la cuisine.
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