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Nutrition

Le Nutri-Score : faut-il s’y fier ?

Le Nutri-Score : faut-il s’y fier ?
Vincent Garcia
La rédac2 années Ago
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Conçu pour faciliter la lecture et la compréhension des mentions nutritionnelles apposées sur l’étiquette des denrées alimentaires, le Nutri-Score a naturellement créé un clivage entre, d’un côté, les bons produits et, de l’autre, les mauvais.

Mais est-ce un indicateur fiable ? Ne provoque-t-il pas l’éviction de produits qui, malgré leur note, mérite toute notre attention ?

Réponse ici !

Le Nutri-Score, c’est quoi ?

Impossible de le rater.

Apparu en 2017 en France, le Nutri-Score est un logo présent sur le devant de l’emballage de nombreuses denrées alimentaires, avec une mission simple : donner, en un clin d’œil, un aperçu de la qualité nutritionnelle des produits.

Pour ça, il utilise une échelle notée de A, pour les produits les plus convenables sur le plan nutritionnel, à E, pour les moins bons. De plus, une couleur est attribuée à chaque lettre, donnant une indication relativement claire quant à la qualité nutritionnelle qu’il décerne au produit : le A est par exemple associé à la couleur verte foncée, le E au orange foncé.

À savoir que si le Nutri-Score n’est pas obligatoire (contrairement à la déclaration nutritionnelle qu’il « traduit »), le succès qu’il octroie aux produits bien notés lui a valu une utilisation croissante, presque devenue une norme.

 

Sur quels critères se base le Nutri-Score ?

Afin de noter les produits, le Nutri-Score classe les nutriments et aliments en deux catégories : ceux à favoriser, et ceux à limiter.

La première classe inclut les fibres, protéines, fruits, légumes, légumes secs, huile de noix, huile d’olive et huile de colza. La deuxième inclut les acides gras saturés, les sucres, le sel et, plus généralement, la valeur calorique.

La considération de la composition des produits s’établit à partir des valeurs obtenues pour 100 g ou 100 ml.

 

Que peut-on reprocher au Nutri-Score ?

Ne nous faites pas dire ce que l’on n’a pas dit : la démarche a bel et bien permis et permet encore à de nombreux consommateurs de faire de meilleurs choix sur le plan alimentaire.

Mais parce que la nutrition est une discipline dense et complexe, il est très difficile de simplifier sa compréhension sans faire l’impasse sur des détails importants.

Ainsi, on peut reprocher au Nutri-Score d’être trop catégorique vis-à-vis de produits ayant une composition parfaitement adaptée (voire nécessaire) à un mode de vie alimentaire sain.

Un cas, aujourd’hui très connu, met parfaitement en évidence les incohérences parfois émises par le Nutri-Score : l’huile d’olive.
huile d'olive

Cette dernière a longtemps été placée en catégorie « E », alors que sa richesse en acides gras polyinsaturés est relativement bénéfique pour l’organisme. Pour cause, ses valeurs nutritionnelles pour 100 ml ont, selon les critères utilisés par le Nutri-Score, de quoi faire rougir une pléthore d’aliments issus de fast-food (900 cal et 100 g de lipides).

Or, à part chez ceux que les bains d’huile ont séduit, ce type de produit n’est jamais utilisé à hauteur de 100 ml par dose.

Depuis 2019, les critères ont néanmoins été réévalués et ont permis de classer ce genre de produit dans la catégorie D. Une note qui reste toujours rebutante vis-à-vis de certains consommateurs, et inférieure à quelques marques de frites surgelées (classées « A »), étant vendues sans gras, ni sel.

Enfin, dernier point important : le Nutri-Score ne prend pas en considération les éléments non-nutritifs, comme les pesticides ou les additifs.

 

Alors, peut-on s’y fier ?

Dans la majorité des cas, oui.

En effet, le Nutri-Score compte moins de défauts que d’avantages, et deux d’entre eux sont particulièrement importants :

- il donne une indication rapide (mais pas forcément précise) de la qualité nutritionnelle d’un produit, favorisant un choix alimentaire généralement plus sain - pour s’assurer que leurs produits aient une bonne image auprès des consommateurs, les industriels doivent non seulement adopter le Nutri-Score, mais adapter la composition de ces produits (au besoin)

Ensuite, il ne faut pas oublier que le Nutri-Score est un indicateur récent, qui fera sans doute l’objet d’améliorations futures (l’huile d’olive est passé, comme on l’a vu, de la note « E » à « C »).

Finalement, le Nutri-Score ne constitue qu’une ‘aide au choix’, qui complète un large travail de prévention et d’accès à l’information en matière de nutrition (exemple du PNNS).

En bref, pour faire les bons choix, le Nutri-Score ne devrait pas être un critère de sélection à part entière, mais un aiguilleur.

Nos articles sont purement informatifs et ne remplacent en aucun cas l'avis d'un expert médical. Si vous avez des soucis de santé, consultez un professionel de santé avant de prendre des compléments alimentaires ou de changer radicalement votre régime alimentaire.

Diplômé d’un Master en Sciences et Techniques des Activités Physiques et Sportives, Vincent décide ensuite de rejoindre un Master of Science en Nutrition Humaine afin de compléter sa formation et fusionner des compétences issues de deux domaines indissociables : le sport et la nutrition. Ainsi, Vincent est à la pointe des connaissances dans ces deux univers qu’il affectionne également sur le plan personnel. La rigueur scientifique, les outils de recherche et la base bibliographique enseignés par sa formation et son expérience professionnelle assurent la fiabilité de ses conseils en nutrition et de ses travaux éditoriaux. Durant son temps libre, Vincent aime faire du sport, étudier et cuisiner.
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