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Lifestyle

Ultra marathon: carnet de course Doñana Trail Marathon

Alice Pearson
La rédac8 années Ago
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Par LEE GRANTHAM

La lourde détonation du starter gun annonce le début de ma folle course et il faut avouer que le rythme initial  de m'ultra marathon se trouve être inconfortablement lent.

Devant moi se profile la voiture de tête de course. Elle semble orchestrer la vitesse globale de la compétition.

Dès lors, je tente la dépasser…  mais je suis immédiatement rappelé à l’ordre par les autres concurrents

Je ne comprends pas, je suis confus, mais on m’explique que les premiers 5 km constituent une zone contrôlée dans la ville, là où tous les concurrents doivent courir ensemble.

Cela est pénible. Pénible de tenir un rythme lent d’environ 6 minutes / km.

Le record du parcours est de 5 heures 22 minutes, soit environ 4 minutes 20 par kilomètre, je  passe alors les cinq prochaines minutes à recalculer mon rythme de croisière afin d’essayer de passer juste en dessous.

Entrer dans la course de l'ultra marathon

 

Les cinq kilomètres se transforment en environ sept et une fois que les drapeaux s’agitent et la voiture de tête disparait, la compétition débute enfin… Et déjà un coureur part en sprint.

Néanmoins, je ne sais pas si son rythme est si rapide, compte tenu de l’allure que nous avions jusque-là, tel des escargots sur 7 km. Mais je garde un œil attentif sur mon GPS et me fixe un rythme d'environ 4,15 / 4,20 minutes par kilomètre.

L'augmentation de la vitesse de course me fait sentir comme réveillé à la suite d’un rêve inhabituel.

 

Un pack de compétiteurs se forme et nous passons ensemble la marque des 10km et 15km confortablement, ceci sans aucun problème.

Un cycliste ; l’un des membres de l’organisation de la course ; vient vers nous afin de relayer l’information comme quoi l’homme en tête dispose à présent d’une belle avance d’environ 2 minutes, puis 3… puis 4. Je pense qu’elle atteint les 5 minutes autour des 18 km.

Pas de blagues, me voilà très inquiet au sujet de sa prise d’avance, que nous le laissons ainsi faire. Je pense amèrement que cela va être la marge de la victoire pour lui.

Autrement, je me sens bien, je suis concentré et appliqué… Je demande, « Hombre delante, rápido o loco ?» (Le gars en tête, est-il rapide ou fou?).  « No se. » (Je ne sais pas) est la réponse.

Nous nous déplaçons à un rythme de 4,0 / 4,15, minutes par km, ce qui signifie qu’au bout de 18km, en ôtant les premiers  7 km contrôlés, il  coure à plus de ~3,50 minutes / kilomètre. Valeur que je figure être tenable pour une course sur un plat de 73 km.

A ce moment, pris d’un regain d’énergie, j’hausse drastiquement le rythme et quitte le groupe de tête.

Je commence à recevoir de meilleures nouvelles de mes partenaires  de courses à vélo, deux vététistes, je ne suis plus très loin derrière le leader…

Il est agréable de courir seul, abandonné à mes pensées sur la façon dont je me sens et ressens la course,  la façon dont se porte mon corps…

Quand ai-je pris mon dernier gel?Bois-je assez?Et bien sûr, les mathématiques : 7 x 6 minutes = 42,5 heures.   22 moins 42 = 4 heures 40 minutes, divisé par les 66km restant = 4 minutes 15 secondes en moyenne par km.

Je suis maintenant à un rythme de 4min/km et je sens que je peux le tenir pendant plus de 5h sans soucis. Juste après les 30 km, je prends un dernier gel que je porte à la ceinture, et à chaque point de contrôle je commence à remplir ma bouteille avec de l'eau, à défaut de boisson sportive disponible.

Le matin de la course chacun des concurrents pu remettre un sac de ravitaillement qui devait à la suite être disponible au point de contrôle à mi-course, autour des 35km. Celui que j’ai confié contient encore 5 gels, assez pour me durer jusqu'à l'arrivée au rythme de course que je compte maintenir, plus 1 en réserve au cas où.

Toutefois, vous savez que vous êtes en difficulté lorsque votre seul plan de secours est un sachet de 32 grammes de sucre !

Atteindre les 35 km.

 

Le checkpoint du trente-cinquième kilomètre  de l'ultra marathon arrive avec pas mal de surprises.

Tout d'abord, j’ai finalement rattrapé « l'homme à l'avant », qui, quelle ne fut pas ma stupeur, lorsque j’apprends qu’il est le premier coureur d’un relais à deux.

Super drôle.

Je suis frustré que personne ne me l’ait mentionné. Encore plus drôle le fait que je poursuis un fantôme depuis bientôt 3 heures…

La prochaine embûche est que mon sac de ravitaillement n’est tout simplement pas là. Et après une recherche minutieuse de 2/3 minute, je décolle, je repars, sachant pertinemment que cela sera bientôt un sérieux problème.

Je garde le même rythme, je suis désormais rejoint par deux vététistes qui me fournissent une bonne compagnie et conversation triviale.

Néanmoins, ma plus grande préoccupation à cet instant est que je n’ai pas assez de sucre ou d'électrolytes pour terminer l’effort… et à ce moment, ma seule solution est d’arriver le plus rapidement possible.

Je me souviens passer la marque des 52 km juste au-dessus de la barre des 3 heures 30 minutes et penser « Plus qu’un semi-marathon à tenir ». Cela veut dire que pour la première fois, j’ai un réel besoin de voir cette ligne d'arrivée.

Aussi fou que cela puisse paraître avec un peu de recul, il ne m’est jamais venu à l’esprit de ralentir. Les informations que je reçois des vététistes sont que j’ai une solide avance de 15 minutes… mais je continue tout de même à tenir le rythme, pensant que je peux confortablement courir un semi-marathon en moins de 90 minutes pour arriver en 5h au final.

 

Atteindre les  60 km ...

 

Les 60 km passés en 3 heures 58, mais dans les 20-30 minutes qui suivirent, j’ai eu de multiples crampes dans les deux quadriceps. Dès lors, j’étais sensiblement en difficulté.

L’un des vététistes qui m’accompagne m’offre alors un gel énergétique,  «Mec ! » Dis-je  « D’où est ce que tu sors ça ?! », mais il est trop tard….De mémoire il y a un checkpoint à 11 kilomètres de l'arrivée, soit à 62 km, avec des boissons sportives, de l'eau et du personnel médical.

A ce moment je peux verser de l’eau sur mes quadriceps afin de tenter de les refroidir et un des médecins me pulvérise du froid sur les jambes.

Je pris et fait ce que j’ai pu, mais cela n'a pas fonctionné. En moins de 500 mètres, je fus réduit à marcher, frustré par mes propres erreurs.

J’ai échoué… mais en me reprochant doucement de l’arrivé, je me remonte le moral en pensant : « Une course de 60 kilomètres à un rythme de quatre minutes / km, pas mal ». Je pu au moins retirer quelque chose positif.

Dès lors, je jette l'éponge, ceci sous le signe de la folie à l'incrédulité de l'organisation, j’ai une avance considérable, pourquoi céder ?

Il faut avouer que le décrochage ne me dérange pas. J’entends pas mal de gens qui craignent le tant redouté DNF (Did not finish) et me demandent pourquoi je suis venu pour courir une compétition et ne pas le faire ? Mais de mon point de vue, que ce soit pour finir 1er ou dernier, en dépit des obstacles, etc. Mon plan a échoué.

A bout, je monte dans la voiture en tête de course, me fait déposer à l’arrivé et je regarde les  gagnants franchirent la ligne d’arrivée. A la suite de quoi, je mange ce que je peux et cherche pendant des heures un bus de retour au départ.

Toutes mes félicitations à Raul Delgado Herrero qui a remporté l'ultra marathon pour la deuxième année consécutive en un temps incroyable de 5 heures 26 minutes. Lui qui a parfaitement chronométré sa course.

Quelques points d'apprentissage

 

1) Lire les règles, le réglement et rechercher des informations approfondies sur le départ, la course et le déroulement de la journée. Si elles sont dans une langue différente, trouver quelqu'un pour les traduire correctement.

2) Ne comptez pas sur votre sac de ravitaillement ! Un fait qui a fortement accentué mon échec.

En effet, vous vous entraînez pour une compétition pendant des semaines, puis faites confiance à une personne ou des personnes que vous n’avez jamais rencontrées avant pour livrer un élément d’essentiel afin d'exécuter au mieux votre plan… Mais ici, nul besoin de blâmer l'organisation,  +90% des sacs sont arrivés, je fus simplement malchanceux.

3) Je pourrais enfin annoncer : «toujours respecter votre plan de course », mais je ne crois pas en cela. Si vous vous sentez super bien, envoyez la sauce mais gardez à l'esprit les kilomètres et les heures qu’il vous reste à parcourir.  Je suis toujours heureux d’avoir essayé de jouer pour gagner et je serais un peu plus intelligent la prochaine fois.

Message à retenir

Continuez d'avancer, d'apprendre de vos erreurs.Plus haut, plus vite, plus fort!
Alice Pearson
La rédac
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Alice Pearson est une nutritionniste associée agréée par l'UKVRN et conseillère accréditée en matière de lutte contre le dopage, ayant obtenu un Bachelor’s of Science en nutrition et un Master’s of Science. Elle s'intéresse particulièrement à l'utilisation des suppléments sportifs pour améliorer la santé, la condition physique et la performance sportive.

Alice a de l'expérience de travail avec des athlètes amateurs et d'élite, notamment en fournissant un soutien nutritionnel au Tranmere Rovers FC et au Newcastle Falcons Rugby Club. Ses conseils en nutrition sont toujours appuyés par des recherches fondées sur des données probantes, qu'elle tient à jour grâce au perfectionnement professionnel continu et à son apprentissage autonome.

Dans ses temps libres, Alice aime voyager, faire du sport et se lire un bon livre.

Pour en savoir plus sur l'histoire d'Alice, cliquez ici.

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