Petits ou gros dormeurs, le sommeil permet à l’organisme d’assurer de nombreuses fonctions biologiques dont l’état de santé dépend en partie.
Pourtant, les perpétuelles évolutions qui façonnent nos sociétés laissent de moins en moins de place au repos qui, au détriment de la santé et parfois de l’efficacité, se fait de plus en plus rare.
Afin de s’adapter à ces changements et répondre aux besoins de l’organisme qui, eux, ne changent pas, la micro-sieste s’est immiscée dans l’emploi du temps de nombreuses personnes.
Et vous, besoin d’une petite sieste ?
En quoi consiste la micro-sieste ?
La micro-sieste (ou sieste flash), pour être digne de ce nom, doit durer de 10 à 30 minutes, voire moins de 10 minutes.
Cette période correspond aux premières phases du sommeil qui se caractérisent par une somnolence et un sommeil léger.
Durant ces phases, où nous restons conscients et sensibles aux stimuli extérieurs, s’opère une détente relative qui initie une diminution des rythmes biologiques pour, finalement, atteindre le sommeil qui s’ensuit.
L’intérêt reste bien-sûr de profiter de ce premier épisode de relaxation sans s’assoupir, pour exploiter les vertus de la micro-sieste que nous détaillerons plus tard.
Ainsi, grâce à sa très courte durée et au fait qu’elle ne doit pas nécessairement se dérouler en position allongée, la micro-sieste peut se pratiquer au travail, à l’école et partout où il vous semble raisonnable de poser la tête.
Et on vous voit venir, les réunions et les cours ne sont pas des moments raisonnables !
L’intérêt de la micro-sieste pour la vigilance
Si vous repérez des fautes dans cet article, c’est peut-être que son auteur devrait s’adonner à la micro-sieste.
En effet, selon une étude réalisée en 2018 par C. Boyer et S. Lacoste, une petite sieste de 10 à 30 minutes permettrait d’améliorer la vigilance1.
Réalisée auprès de 93 étudiants et 103 salariés en conditions réelles (mode de vie inchangé), cette étude avait pour objectif de comparer les effets d’une micro-sieste postprandiale avant et après son instauration.
Résultats, la mise en place d’une courte période de repos a significativement amélioré l’attention soutenue des deux populations étudiées, pour le plus grand plaisir des correcteurs d’orthographe !
On pourrait associer ces résultats à d’autres bénéfices de la micro-sieste qui concernent, par exemple, la diminution de la fatigue et du stress2.
L’intérêt de la micro-sieste pour la mémoire
Marre d’oublier les choses à faire dans la journée ?
Si la micro-sieste n’aidera sûrement pas à vous remémorer la date d’anniversaire de tous vos proches, elle pourrait bien vous être utile à court terme.
C’est ce qu’ont démontré, en 2008, Olaf Lahl et son équipe lors d’une étude comparative dédiée à l’évaluation des effets d’une sieste courte, d’une sieste longue et de l’absence de sieste sur la mémoire déclarative 3.
Chaque participant recevait une liste de 30 mots à mémoriser et, à la suite d’une période de 60 minutes passées soit à marcher, soit à réaliser une sieste de courte (moins de 6 minutes) ou longue durée (> 30 minutes), devait répéter le maximum de mots retenus.Si les participants ayant réalisé une sieste ont obtenu de meilleurs résultats à l’évaluation que le groupe actif, aucune différence significative n’a été observée entre le groupe « microsieste » et « longue sieste ».
Autrement dit, même une sieste d’environ 6 minutes pourrait améliorer la mémoire déclarative.
Intérêt de la micro-sieste chez le sportif
Et si la micro-sieste permettait d’améliorer vos performances sportives ?Rien d’étonnant au vu de l’importance du sommeil sur la récupération du sportif, qui doit indéniablement compenser les périodes de dommages physiques et physiologiques causés par l’effort, par l’intermédiaire de périodes de repos auxquelles la nuit ne porte pas seulement conseil, mais apporte des solutions.
C’est pourquoi, plus le repos est long et de qualité, mieux la récupération se déroulera.Ainsi, une étude publiée en 2020 dans l’« International Journal of Sports Physiology and Performance », nous indique que si une sieste de 20 minutes a des bénéfices sur le temps de réaction et la puissance maximale des athlètes en manque de sommeil4, une sieste plus longue (90 minutes) pourrait avoir des effets préventifs sur les dommages oxydatifs et musculaires causés par l’entraînement4.
Dans ce cadre, la sieste s’opère en dernier recours, lorsque le temps de sommeil du sportif ne suffit pas à compenser sa période d’activité.
Ce qu’il faut retenir
Amélioration de la vigilance, de la mémoire et des performances sportives, diminution de la fatigue et du stress… Voici plusieurs raisons qui, sans aucun doute, méritent de s’adonner à la micro-sieste.
Pratique et facile à intégrer dans l’emploi du temps, elle permet à tout un chacun de profiter de ses vertus.
N’attendez plus et, l’espace d’un instant, faites de votre table un endroit douillet.- Boyer, C., & Lacoste, S. (2018). Effets d’une sieste post-prandiale courte sur la vigilance : étude quasi-expérimentale AVANT/APRÈS sur une population d’étudiants et de salariés, étude SIEST’enBUS.
- Hsouna, H., Boukhris, O., Abdessalem, R., Trabelsi, K., Ammar, A., Shephard, R. J., & Chtourou, H. (2019). Effect of different nap opportunity durations on short-term maximal performance, attention, feelings, muscle soreness, fatigue, stress and sleep. Physiology & behavior, 211, 112673.
- LAHL, O., WISPEL, C., WILLIGENS, B. and PIETROWSKY, R. (2008), An ultra short episode of sleep is sufficient to promote declarative memory performance. Journal of Sleep Research, 17: 3-10.
- Romdhani, M., Souissi, N., Chaabouni, Y., Mahdouani, K., Driss, T., Chamari, K., & Hammouda, O. (2020). Improved Physical Performance and Decreased Muscular and Oxidative Damage With Postlunch Napping After Partial Sleep Deprivation in Athletes, International Journal of Sports Physiology and Performance, 15(6), 874883.