Par Sylvain Chalon
Alors que l’hiver approche, les cabinets médicaux font le plein. La gastro-entérite, le rhume et même la grippe, très en avance cette année, vont faire leurs ravages habituels. Pour la plupart d’entre nous ces maladies seront sans conséquences fâcheuses, néanmoins elles ont toutes un point en commun : elles vont nous mettre les batteries à plat !
Pour celles et ceux qui pratiquent des activités sportives se pose alors cette question évidente : Faut-il faire du sport quand on est malade ? Est-il sage de lever le pied durant la manifestation des symptômes ou doit-on se motiver pour y aller quand même ?
Nous allons le voir, tout dépend de la maladie et de l’intensité avec laquelle elle se manifeste. Certaines d’entre elles vont tellement mettre à mal notre système immunitaire qu’ajouter un stress catabolique ne ferait qu’empirer notre état. Il est donc important d’avoir des repères pour faire le bon choix.
Exercice et système immunitaire
La pratique sportive à intensité modérée « booste » le système immunitaire. En effet, l’accélération du métabolisme pendant l’effort a pour conséquence d’optimiser les capacités de l’organisme à faire face à des agressions virales ou microbiennes. Faire du sport quand on est malade peut donc être bénéfique.
En revanche, il faut savoir que des séances intensives répétées trop souvent provoquent l’effet inverse. Dans ce cas, l’activité physique devient immunodépressive. Par exemple, les marathoniens et les triathlètes sont, dans les jours qui suivent une compétition, plus sujets à tomber malade qu’en temps normal.
Après diagnostic du médecin
Si vous allez consulter un médecin et que ce dernier diagnostique une grippe ou une gastro-entérite, vous devrez absolument vous abstenir de vous entraîner. Dans ce cas, il est important de se reposer au maximum, de bien s’hydrater et de surveiller autant que faire se peut la qualité de son alimentation et surtout éviter de faire du sport quand on est malade.
Voici quelques petites astuces :
- Se supplémenter en glutamine peut permettre de lutter contre le catabolisme musculaire produit par la maladie et l’arrêt de l’entrainement.
- Consommer plusieurs tasses de thé vert au cours de la journée permettra d’aider à l’élimination des toxines.
- Durant cette période, ne pas hésiter à consommer 2 gr de vitamine C par jour, par dose de 500 mg toutes les quatre heures de préférence.
En revanche, si votre docteur diagnostique un rhume, sans fièvre, et que les maux de tête qui y sont associés sont peu intenses, vous pourrez alors poursuivre l’entrainement à condition qu’il se fasse à intensité modérée.
Par exemple, si vous pratiquez la musculation, il est préférable de travailler avec des charges raisonnables et de prendre 3 à 4 minutes de repos là où vous n’en prendriez que deux en temps normal. Concernant la durée et la fréquence des séances, il est conseillé de se limiter à une heure au maximum par séance, trois à quatre fois par semaine.
S’entraîner dans ces conditions ne vous sera pas préjudiciable, bien au contraire. L’activité physique et la musculation va augmenter votre température corporelle, tout comme le fait la fièvre, participant ainsi à tuer vos envahisseurs. Bien entendu, il sera judicieux de s’astreindre à la même hygiène que celle abordée précédemment.
Sans avis médical
Il est mieux de faire du sport quand on est malade avec un avis médical, mais à défaut d’aller prendre l’avis d’un médecin, il existe des astuces qui permettent de faire le choix le plus approprié.
La première technique est celle de l’analyse de ses symptômes qui offrira deux conclusions possibles, à savoir si on peut faire du sport quand on est malade ou non :
- Feu vert si l’expression de la pathologie se limite au nez qui coule, au nez bouché, à une gorge irritée ou légèrement douloureuse, à des éternuements ou un mal de tête léger à modéré : vous pouvez aller faire de la musculation.
- Feu rouge si les symptômes comprennent de la fièvre, des frissons, des courbatures liées à cet état maladif, une fatigue excessive, une congestion de la poitrine, une toux modérée à intense, des maux de tête intenses, des diarrhées ou des vomissements : vous ne pouvez pas aller faire de la musculation.
Une seconde astuce se base sur la localisation des symptômes. Là encore, il y a deux cas de figure :
- Si les manifestations se situent au-dessus des épaules, qu’il n’y a pas de fièvre ou de maux de tête intenses, il est alors possible d’aller s’entraîner en douceur.
- En revanche, lorsque les symptômes sont localisés au-dessous des épaules, avec ou sans fièvre, il sera préférable de rester chez vous afin de prendre du repos. Petite exception pour le vomissement car même s’il s’évacue par la bouche, son origine se situe bien au-dessous des épaules.
Le dernier truc, c’est de faire tout simplement preuve de bon sens, notamment si vous êtes un sportif accompli, que vous faite de la musculation depuis un moment et que vous avez appris à connaitre votre organisme.
Voici un exemple simple : vous avez déjà de la fièvre alors que vous êtes au repos. Vous savez par expérience qu’en pratiquant un exercice physique votre température va encore augmenter. Vous en tirez donc la conclusion que cet excès de chaleur interne va vous être préjudiciable, par conséquent vous décidez de vous reposer. Cela peut paraitre évident, et ça l’est, à condition de faire preuve de sagesse et de mettre son ego au placard.
Derniers conseils…
Si vous fréquentez des salles de fitness tout en étant malade, n’oubliez pas que vous êtes contagieux et que vous risquez de communiquer votre maladie aux autres personnes présentes. Alors, si votre altruisme prend le dessus, partez plutôt faire un jogging en douceur ou du vélo afin de vous dépenser sans pour autant être un microbe ambulant.
Si votre maladie vous contraint à réduire ou stopper votre entrainement, il est important de reprendre en douceur lorsque vous serez guéri. Concrètement, si vous avez été malade pendant une semaine, laissez-vous 7 à 15 jours pour retrouver graduellement votre charge d’entrainement initiale, cela afin de préserver votre système immunitaire qui sort d’une rude épreuve.
On le dit assez : mieux vaut prévenir que guérir. Alors prenez vos dispositions et adoptez certaines habitudes salutaires, surtout durant l’hiver, à savoir :
- Se laver les mains régulièrement.
- Se complémenter en vitamines, notamment en vitamine C et D.
- Bien s’alimenter, notamment en fruits et légumes.
- Essayer de bien dormir.
- Limiter le stress autant que faire se peut.