Aller sur le contenu principal
Ambassadeurs

De blessé sévère à recordman mondial | Rencontrez Dean Stott

De blessé sévère à recordman mondial | Rencontrez Dean Stott
Lauren Dawes
Auteur et éditrice4 années Ago
Voir le profil de Lauren Dawes

Dean Stott a rejoint l’armée à l’âge de 17 ans et, bien que son père lui ait dit qu’il ne tiendrait pas plus de deux minutes, il a terminé tous les cours militaires qu’il avait prévu de faire à 21 ans, à l’exception des Forces spéciales du Royaume-Uni.

Il décida de solliciter le SBS (Special Boat Services), jusque-là réservé aux Marines. Après un processus de sélection intense de 6 mois qui ne compte qu'un taux de réussite de 4 à 5%, il réussi à rejoindre les rares recrues ayant réussi à se qualifier.

https://www.instagram.com/p/B3Y9BFMAk55/?utm_source=ig_embed

Il servit avec le SBS pendant plusieurs années, qu’il qualifie de «sommet» de sa carrière militaire.

“Je vivais en vrai le jeu “Call of Duty”. Pour moi, ça ne pouvait pas aller mieux." En 2010, sa carrière s’arrêta brutalement.

Lors d’un saut HAHO (un saut en parachute en chute libre à haute altitude et à grande ouverture), la jambe de Dean s’est retrouvée coincée dans la ligne de gréement au moment où il sautait de l’avion. Il tenta frénétiquement de se dégager avant que le parachute ne s’ouvre, mais il n’a pas pu le faire, sa jambe s’est alors déchiré.

«J’ai eu la chance de ne pas me faire complètement arracher la jambe, parce que si c’était le cas, je me serais vidé de mon sang avant d’arriver dans la zone de largage. J'étais à 15 000 pieds, là où l’oxygène est limité, et je flottais hors de conscience, essayant de rester avec l'équipe. "

Miraculeusement, il a réussi s’en sortir – mais sur une jambe. Il avait déchiré son ACL, son NCL, son ménisque latéral au niveau du genou, son mollet et son quadriceps, si bien que tous les muscles qui soutenaient son genou avaient complètement disparu. Les dégâts étaient si importants qu'il a dû quitter l'armée.

Ce fut le coup le plus dur de tous.

«Tout ce que j’avais depuis l’âge de 17 ans, c’était l’armée, et j’en avais maintenant 33. Les militaires vous nourrissent, ils vous habillent, ils surviennent à vos besoins. Je n’avais jamais pensé à ce que je deviendrais sans eux, je faisais juste le travail que j'aimais. "

En plus d'essayer de récupérer physiquement, Dean luttait mentalement pour essayer de s'adapter à sa nouvelle vie de «civile». Du jour au lendemain, il ne faisait plus partie d'une unité étroite et cadrée, là où il savait exactement ce qu'il faisait jour après jour, il n’avait plus aucun rôle dans la société.

Heureusement, sa femme était entrepreneuse. Une nuit, alors qu’il regardait EastEnders,

Alana l’aida à créer sa première entreprise de sécurité privée en utilisant uniquement son Blackberry. Il s'est investi dans son travail, qui allait de l'évacuation des ambassades étrangères en Libye à l'escorte de la royauté des Emirats Arabes Unis sur leur super-yacht.

Les choses se sont gâtées lorsqu'il est rentré chez lui après un voyage avec le sang d’un blessé sur sa chemise. Il demanda à sa femme si elle pouvait réussir à l’enlever, et elle répondit qu'elle était plus préoccupée par la façon dont cela avait été fait.

«Nous nous sommes assis pour parler et nous avons vite réalisé que je n’étais rentré chez moi que 21 jours sur toute l’année. J'essayais de retrouver la montée d'adrénaline que j'avais eue lorsque j'étais dans les forces spéciales, mais j'avais quitté l'armée. "

Ils ont tous deux convenu que les choses devaient changer. Dean a essayé de rejoindre Alana dans son entreprise de développement immobilier, mais il a eu du mal à s’impliquer dans des réunions sur les systèmes de plomberie et de chauffage. Elle s’en est rapidement rendue compte et lui dit qu'il devait faire quelque chose pour rester actif physiquement et mentalement - sans pour autant retourner au danger.

«J'approchais rapidement de mon 40e anniversaire à ce moment-là et je me suis dit que j'avais toujours eu envie de tenter un record du monde. Alana m'a donné le livre Guinness des records du monde et tout est parti de là.

Il a commencé à faire du vélo pour se rendre au travail, à seulement 13 km environ, et il en profitait car cela ne lui faisait pas mal au genou. Il a décidé de regarder les records de cyclisme, d’Aberdeen à Dundee. Puis sa femme a découvert la Pan American Highway - le plus long réseau de routes au monde qui traverse 2 continents et 15 pays.

Pour se rendre compte, c’est l’équivalent d’un trajet en vélo entre Londres et Sydney, puis encore 6430 kilomètres.

Dean a posé sa candidature pour le record du monde, alors qu’il n’avait jamais parcouru plus de 20 km à l’époque. Et il a réussi.

Il était déjà impliqué dans des œuvres caritatives, en tant qu'ambassadeur de la Royal British Legion et représentant de la SBS Association. Il avait également fait beaucoup de travail caritatif avec le prince Harry, qui l’a approché pendant qu’il décidait de la campagne pour laquelle relever ce défi.

«Il m'a parlé de sa campagne sur la santé mentale, Heads Together. En raison des liens avec la santé mentale au sein de l'armée et de mes propres expériences, j'ai pensé qu'il serait parfait pour cela. J'avais vraiment envie de montrer comment l'activité physique améliorait votre état mental. "

https://www.instagram.com/p/BkzqDjmnE07/?utm_source=ig_embed

Pour se préparer à relever le défi, Dean admet qu’il ne l’a pas abordé en tant que cycliste, mais qu’il a plutôt pris un ensemble d’ordres militaires qu’il a transposé pour le cyclisme. Il a également décidé de parler aux personnes qui avaient relevé le défi avant lui. Il avait prévu de parler à Scott Napier, qui avait fait le trajet en 125 jours, mais lorsqu’il a obtenu le feu vert de Guinness, un autre homme, Carlos Covarrubias, l’avait fait en 117 jours.

Il a découvert que tous leurs problèmes se poseraient en Amérique du Sud et en Amérique centrale : bureaucratie aux frontières, barrières linguistiques, pièces de rechange pour les vélos, montagnes les plus hautes et déserts les plus chauds. Il ne voulait pas se confronter avec ces problèmes sur la fin, il a donc décidé de le faire à l'envers, du nord au sud.

En plus de la planification opérationnelle, il s'est lancé dans l'entraînement physique.

«Tout le monde m’a dit que j’avais besoin d’être en forme pour le vélo et je me suis dit, ça arrivera à temps. Je ne savais pas ce que cela signifiait réellement. J'ai tout mal fait au début.

Il devait également se préparer aux conditions météorologiques et climatiques impitoyables qu'il allait rencontrer. Par exemple, il allait faire du vélo dans le désert d’Atacama, au Chili, qui est l’un des endroits les plus secs et les plus chauds au monde.

Pour être sûr de pouvoir faire face à ce genre de contrainte, il est allé à Dubaï pendant 2 semaines et a passé 8 à 10 heures par jour à faire du vélo à des températures bien au-dessus de 40 degrés. Il s’est également entraîné dans un centre d'altitude de Londres afin de se préparer à la plus grande montée sur la route panaméricaine, qui fait 67 km (niveau de la mer jusqu'à 4000 m par jour).

Pendant tout ce temps, il essaya également de trouver des sponsors, alors il se rendait à Londres pour présenter sa campagne à des sponsors potentiels.

«C’était difficile de se présenter devant ces personnes et de demander de l’argent, en disant que je n’avais jamais fait de vélo auparavant, mais que j’allais emprunter la plus longue route et récolter un million d’euros au bénéfice de la santé mentale. Je pense qu'ils devaient se dire que j'avais moi-même des problèmes de santé mentale. "

Beaucoup de personnes étaient toutefois disposées à le soutenir et, avant même qu'il ne parte, il avait plus de la moitié de l‘objectif en poche.

Le 1er février 2016, Dean est parti d'Ushuaia, en Argentine, surnommé «la fin du monde». Il savait qu'il y aurait des défis à relever, mais il ne les attendait pas dès le premier jour. Au cours de cette première semaine, il a lutté contre des vents de travers de 40 km / h, ce qui l’a obligé à suivre un angle de 45 degrés dans le vent pour rester droit, provoquant une torsion de son bon genou.

« J'avais très mal au deuxième jour, sachant qu'il me restait plus de 100 jours. C'était difficile de faire face. »

Il a abordé ce défi comme au moment où il abordait son processus de sélection pour le SBS, prenant chaque jour à la fois au lieu de se concentrer sur l’objectif final lointain. Il a divisé la route de 22 000 kilomètres en jours et chaque jour en 4 lots d’étapes de 50 km.

Rester au top de sa nutrition n’était pas facile non plus, car il passait la majorité de son temps en Argentine et au Chili, il devait compter sur ce qu’il pouvait se procurer dans les magasins et les stations-service, mais ceux-ci s’arrêtaient au Pérou.

« La seule option que nous avions était de manger à l'extérieur, ce qui signifie que j'ai été victime d'une intoxication alimentaire deux fois. Vous pouvez toujours faire du vélo avec une intoxication alimentaire… ce n'est tout simplement pas agréable. »

Il progressait malgré les difficultés aux frontières et sa descente à près de 20 km / h. Il a réalisé le temps le plus rapide pour parcourir l’Amérique du Sud, battant le record du monde.

Fort de cette confiance, il a poursuivi sur sa lancée et est arrivé en Amérique du Nord au 70e jour, soit 14 jours avant le record du monde. Il était dans une excellente position et pensait pouvoir même se reposer si nécessaire.

Tout cela a changé après un appel téléphonique avec sa femme.

Il avait été invité au mariage du prince Harry et de Meghan Markle et, pour pouvoir rentrer à temps, il devait terminer la Pan American Highway dans 102 jours.

«Avant cet appel téléphonique, j'avais 14 jours d'avance. Après, j’ai soudainement pris un jour de retard. Mon plan devait complètement changer.

Dean a résisté au vent et à la neige au Canada et en Alaska, réussissant d'une manière ou d'une autre à récupérer son retard - avec l'aide d'une application qui lui permettait de surveiller en permanence la vitesse et la direction du vent. Il était de retour dans une excellente position, mais il a reçu un autre appel pour l’avertir que le cycliste professionnel, Michael Strasser, envisageait de faire la Pan American Highway en moins de 100 jours plus tard dans l’année.

Dans sa quête incessante de l'excellence, Dean a encore une fois changé d'objectif. Pour le dernier relais de son défi, il a effectué un cycle de 22 heures à -18 ° C afin de s’assurer qu’il arrivait sous la barre des 100 jours.

«Le plan initial était de 110 jours, mais je l'ai eu dans la catégorie des 100. Si cela avait été mon objectif initial depuis le début, qui sait si je l'aurais fait, cela aurait peut-être été trop."

https://www.instagram.com/p/BizGZymHaTh/?utm_source=ig_embed

Dean a achevé la route panaméricaine en 99 jours incroyables, battant ainsi un deuxième record du monde. Impressionnant, non? On peut dire qu’il a parcouru un long chemin depuis son trajet quotidien domicile-travail.

Mais bien sûr, la première chose que les gens lui ont demandée quand il est finalement rentré à Aberdeen c’est : "Comment était le mariage?"

 

Lauren Dawes
Auteur et éditrice
Voir le profil de Lauren Dawes

Lauren est une diplômée en littérature anglaise originaire du sud de l’Angleterre. Elle a toujours adoré nager et a découvert le pouvoir de la musculation il y a plusieurs années. Elle essaye aussi de s’améliorer chaque semaine lors de ses séances de Yoga.

Les week-ends, elle aime cuisiner ou déguster différents types de brunchs et adore tester de nouvelles recettes avec ses colocataires, surtout depuis qu’elle a perdu ses habitudes d’étudiantes survivant principalement à base de pâtes. Plus que tout, elle croit fermement en un possible équilibre entre Gym et Gin.

Découvrez-en plus sur l’expérience de Lauren ici.

myprotein