L’hyperlaxité du genou correspond à un mouvement articulaire excessif, caractérisé généralement par une élasticité trop importante des tendons et des ligaments. Concrètement, cela signifie que votre genou se retrouve fréquemment en hyperextension. Alors que vous vous tenez debout, votre ou vos genoux ont tendance à se tendre au‐delà de la normale. C’est ce que l’on nomme aussi le genu recurvatum.
Découvrez tout ce qu’il faut savoir et notamment les recommandations à prendre en compte pour un pratiquant de musculation.
L’hyperlaxité du genou chez le sportif
Si en vous tenant debout ou lors de votre activité sportive, votre genou à tendance à s’enfoncer vers l’arrière, c’est que vous souffrez d’hyperlaxité. Cette hyper‐extension, que vous pouvez réaliser aisément sont la conséquence d’une flexibilité accrue de vos tendons et ligaments. Cette pathologie peut être unilatérale ou bilatérale. Toutes les articulations sont susceptibles d’être hyperlaxes, à savoir les épaules, les coudes, les poignets, les doigts, les hanches ou les chevilles.
Le test de Beighton est un test médical permettant d’évaluer votre hyperlaxité à travers 5 examens.
Le médecin vous demandera de :
- Poser vos mains à plat au sol en gardant les jambes tendues
- Plier chaque coude vers l’arrière
- Plier les genoux vers l’arrière
- Plier le pouce vers l’avant‐bras
- Plier l’auriculaire vers l’arrière de plus de 90°
Si le test s’avère positif, vous pouvez souffrir de la maladie d’Ehlers‐Danlos qui résulte d’une anomalie du tissu conjonctif.
L’hypermobilité apparaît généralement au cours de l’enfance ou l’adolescence pour se retrouver ensuite chez 10% de la population adulte. Bien entendu, il existe différents degrés d’hyperlaxité puisqu’on ne pourra pas mettre à la même échelle les contorsionnistes et les individus ayant seulement un genou hyperlaxe. Néanmoins, sachez que les femmes sont plus touchées par cette pathologie.
Les conséquences d’un genou hyperlaxe
Par chance, toutes les personnes hyperlaxes ne ressentent pas nécessairement de douleurs. Cependant, les tissus conjonctifs étant fragilisés, cette hypermobilité est un terrain propice aux entorses fréquentes, aux luxations ou à d’autres troubles touchant les tendons et les ligaments du genou. Cette élasticité, au‐delà de la normale, peut induire une instabilité chronique et même un retard d’acquisition de la marche chez l’enfant.
Pour minimiser les risques d’inconforts en cas d’hyperlaxité articulaire, il est recommandé de ne pas forcer à outrance sur vos genoux. D’un point de vue médical, votre pathologie ne semble pas augmenter le facteur de risque d’arthrose aux genoux, dans le cadre d’une activité physique et sportive normale. Néanmoins, si vous utilisez votre hypermobilité à des fins professionnelles, comme les contorsionnistes par exemple, vous augmentez le risque d’arthrose.
Nos recommandations pour éviter la blessure
Comme pour la quasi‐totalité des pathologies touchant les genoux, les kinésithérapeutes encouragent les patients à renforcer les quadriceps et les muscles ischio‐jambiers. Permettant un réel soutien à l’articulation, il convient de ne pas esquiver le fameux « Leg Day ». Un travail de proprioception sur support instable pourra compléter la séance.
Pour les cas d’hypermobilité les plus importants ou à la suite d’une blessure récente, nous vous encourageons à privilégier un travail dans l’axe. Autrement dit, le vélo, le vélo elliptique, le rameur ou le footing sera préférable à un sport collectif comme le handball ou le rugby. La protection de votre genou par le biais d’une orthèse est à envisager afin de protéger l’articulation.
Enfin, dans le cadre de la musculation, la règle de « ne jamais tendre complétement ses articulations » doit devenir votre obsession. Comme vous le savez, on ne claque jamais ses genoux en haut d’un squat ou on ne tend jamais ses jambes complétement à la presse à cuisses. Pour une personne lambda, cette hyperextension peut être dramatique, alors imaginez en cas d’hyperlaxité. De fait, ayez toujours à l’esprit de garder une légère flexion de votre articulation quel que soit le mouvement effectué.
Ceci vous permettra de préserver la santé de vos genoux et d’autre part de profiter d’une tension continue sur vos muscles, propice à l’efficacité. Lors des premières séances, vous aurez l’impression de ne pas travailler à amplitude complète mais il en va de la santé de vos genoux.
Message à retenir
L’hyperlaxité du genou est une pathologie augmentant le facteur de risque de blessures. Caractérisé par une élasticité trop importante, le pratiquant doit veiller à se renforcer musculairement et à acquérir une technique d’exécution parfaite. Pour cela, un travail accru sur les muscles quadriceps et ischio‐jambiers doit être recherché ainsi qu’un travail de proprioception.
Concernant la pratique sportive, il est indispensable de constamment garder une légère flexion de son genou pour éviter, justement, une hyperextension induisant des douleurs diverses.