Le masque d’altitude prend de l’ampleur auprès de nombreux sportifs. Que ce soit en salle de musculation, en course à pied ou pour les combattants, ce masque d’entraînement semble être la panacée pour améliorer sa condition physique et son endurance. Cependant, un engouement aussi soudain peut nous laisser dubitatif sur son efficacité.
Popularisé grâce à des vidéos sur internet montrant des sportifs de haut niveau l’utiliser, on peut se demander si le masque d’altitude est utile ou constitue-t-il ni plus ni moins un gadget marketing ?
Fini les stages d’oxygénation avec ce masque d’altitude
Les stages en altitude vivent peut-être leurs dernières heures. La raison ? L’arrivée sur le marché du masque d’entraînement ou masque d’altitude.
Le principe, sur le papier, est simple. Ce masque en néoprène va englober votre bouche et votre nez. Au niveau de vos orifices respiratoires, vous aurez des valves réglables pour vous permettre de respirer plus ou moins facilement en faisant rentrer une quantité d’air ajustable. Ce masque se targue de pouvoir reproduire les conditions d’entraînement en haute altitude.
Quand vous êtes à la montagne, à 3500m d’altitude, essayez donc de réaliser un footing. Vous verrez vite que votre capacité respiratoire est fortement limitée. C’est donc ce paramètre que souhaite reproduire les masques d’entraînement.
Les stages d’oxygénation permettent aux sportifs de s’entraîner en altitude afin d’augmenter les performances en aérobie. Pour cela, les préparateurs physiques utilisent la méthode « Live High – Train Low », autrement dit vivre en altitude et s’entraîner plus bas.
Durant 3semaines, le sportif va vivre et dormir à 2500m d’altitude et s’entraînera à hauteur de 1500m. L’intérêt est une augmentation du VO2max et des globules rouges. La capacité de transport de l’oxygène dans le sang s’en trouve améliorée, ce qui est bénéfique pour les performances en aérobie. L’altitude permettrait donc de doper naturellement les taux d’EPO.
La question essentielle est donc de savoir si le masque d’altitude peut réellement reproduire les mêmes conditions qu’un entraînement en montagne ? Pour cela, on se tourne vers les études scientifiques.
Moins efficace qu’il n’y paraît
Face à de tels atouts vantés par les fabricants, la science se devait de se pencher sur la question. Une étude de chercheurs allemands et américains, reprise par sci-sport en mars 2017, s’est intéressée aux effets physiologiques d’un masque d’altitude. Autrement dit, les masques permettent-il réellement de reproduire le phénomène d’hypoxie afin d’améliorer l’endurance en simulant un entraînement en altitude
Pour y répondre, les scientifiques ont choisi 24 étudiants répartis en 2 groupes (avec et sans masque). Tous devaient réaliser 2 fois par semaine, un entraînement de type HIIT durant 6semaines sur un vélo d’intérieur. L’entraînement se décompose ainsi : 5min d’échauffement – 20min de travail – 5min de retour au calme.
C’est donc un entraînement classique pour développer son endurance. Pendant 20min, les étudiants devaient réaliser 10 sprints de 30sec sur vélo avec 1min30 de repos. Chaque semaine, les chercheurs obstruaient un peu plus le masque pour augmenter la difficulté.
Les études nous montrent que tous les pratiquants, avant et sans masque, ont obtenu des changements physiologiques positifs. Pour rentrer dans le détail, les utilisateurs du masque d’altitude ont amélioré significativement les seuils ventilatoires et la puissance produite à ces seuils.
Néanmoins, il n’y a pas de différences significatives concernant le fameux Vo2max, la puissance maximale aérobie, la fonction pulmonaire et les variables hématologiques qui comprennent notamment le taux de globules rouges.
La conclusion des chercheurs est donc sans appel, à savoir que « ce type de masque ne peut créer un hypoxie similaire à celle de l’altitude ».
Faut-il acheter un masque d’entraînement ?
Avant de jeter votre masque à la poubelle, sachez néanmoins, qu’il présente quelques avantages. D’une part, il attise la curiosité des autres pratiquants, constitue un effet placebo possible sur vos performances mais d’autre part, le masque permet d’amener une contrainte supplémentaire à l’effort.
En sport, pour progresser, il convient de casser la routine et de sortir de sa zone de confort. Le masque d’altitude, qu’il convient plutôt, au vu des résultats d’appeler masque d’entraînement, a permis d’augmenter les seuils ventilatoires grâce à un travail respiratoire inhabituel. De fait, mettre le masque à chaque entraînement en espérant des résultats physiologiques n’est pas une bonne option mais l’utiliser 1 fois par semaine ne pourra pas vous faire de mal.
Message à retenir
D’après les quelques études scientifiques, le masque d’altitude ne remplit pas toutes ses promesses. Ne permettant pas d’améliorer le Vo2max ou le taux de globules rouges, il ne reproduit pas un entraînement en altitude. Le baptiser masque d’entraînement semble plus approprié puisqu’il permet cependant de renforcer les muscles ventilatoires grâce à un travail ciblé.
De fait, si en réalisant votre séance de footing en bord de mer, vous pensiez bénéficier des mêmes effets qu’un entraînement en montagne c’est raté ! Cependant, il peut être utile pour casser la routine.
Enfin, dans le cadre de la musculation, la respiration est déterminante dans la qualité d’exécution de vos mouvements et votre posture. De fait, si le manque d’air vous oblige à modifier votre technique d’exécution au squat ou au soulevé de terre par exemple, ce n’est pas la bonne solution. Veillez donc à redoubler de vigilance.
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